Maxime Médard : "Les deux équipes ont besoin de points !"

L'arrière international toulousain Maxime Médard aborde le choc de samedi au Matmut Atlantique et évoque la belle forme actuelle de son équipe, 3ème du Top 14.

Maxime, tu es un pur produit de l’école toulousaine et tu y as gravi tous les échelons, avec un beau palmarès : deux titres de champion d’Europe et trois Brennus. On t’imagine satisfait que le Stade Toulousain retrouve des couleurs ?

Oui, je suis très content des changements qu’il y a eus et que cela porte ses fruits. La saison se passe bien, au moins en championnat, un peu moins en coupe d’Europe. Ça reste toujours fragile, il faut toujours garder les pieds sur terre, ne pas s’enflammer, travailler encore et encore. On parle de beaucoup d’équipes, mais pas trop de nous, donc c’est plutôt positif.

Vous avez battu avec le CA Brive avec le bonus, c’est votre 3ème victoire bonifiée consécutive. Comment expliques-tu ce retour en forme ?

Il y a eu pas mal de changements. Pour une fois depuis quelques années, il y a très peu d’internationaux appelés en équipe de France, l’effectif est presque au complet et apte à jouer chaque match, donc c’est bénéfique pour le club. Récemment, on a rencontré les équipes classées vers la fin. Il ne faut pas s’enflammer non plus. On a encaissé beaucoup d’essais aussi. Ce week-end on sait que ça va être différent.

Suite aux résultats du Stade Toulousain la saison dernière, comment as-tu vécu les critiques ?

C’était une saison difficile et particulière. On est rentré dans l’histoire du club, mais pas forcément positivement. On était tristes, frustrés, déçus. On essayait de travailler et de mettre des choses en place mais c’était brouillon et on a enchaîné les défaites. Personnellement, c’était très dur de voir mon club dans cette situation. C’est comme ça. Il faut apprendre de ses erreurs et de ses échecs pour avancer et ne pas les reproduire.

Le fameux jeu à la toulousaine est-il de retour, ou as-tu l’impression qu’il ne vous jamais quittés ?

Je pense que le jeu a toujours été là. En ce moment on a les bons rebonds, un peu de chance et on travaille dur. Quand tu travailles, la roue finit toujours par tourner. Actuellement ça se passe bien, on joue collectivement et c’est important. Quand on marque des essais en contre, c’est collectivement au lieu de vouloir y aller tout seul, on fait la passe et c’est le copain qui marque. Quand on joue en équipe, c’est bien plus gratifiant. On reparle du jeu toulousain parce qu’on joue en équipe.

L'élimination en Challenge Cup fut-elle une réelle déception ?

Oui, déception car il y avait de la place pour espérer mieux. Malheureusement, on a mal commencé la compétition et subi au début (match nul à Sale, puis défaite à domicile contre Cardiff NLDR). On a essayé de se rattraper à gauche, à droite, mais c’était déjà trop tard. Chaque point compte, les bonus aussi. On ne passe pas loin mais on a connu trop de retard au début.

Les postes d’ailier et arrière ont-ils connu des évolutions au fil du temps ? Y-a-t-il dans le rugby d’aujourd’hui des profils type de joueurs selon les postes ?

Non il n’y a pas forcément de profil type, on le voit dans le championnat. Il y a des profils et des jeux complètement différents. Certains sont plus dans l’évitement, d’autres dans l’affrontement. Avant il y avait plus de ressemblances entre ailiers et arrières, mais aujourd’hui avec l’évolution du physique, de la stratégie et de la technique c’est moins le cas.

En tant qu’international, qu’as-tu pensé de la prestation des Bleus vendredi ?

C’était un peu poussif, mais certains s’en sont bien sortis. C’est bon pour le moral et pour cette équipe de France. Qu’ils gagnent, ça fait du bien aux joueurs comme aux supporters. Le rugby traverse une période compliquée, quand l’équipe nationale gagne ça fait toujours du bien.

Vous vous rendez à Bordeaux samedi pour un match important pour les deux équipes. Comment vois-tu ce match ?

Ça risque d’être un match fermé, car les deux équipes ont besoin de points. C’est le dernier match au Matmut Atlantique, on va trouver une équipe bordelaise très en forme, en appétit, qui a envie de bien finir dans ce stade. Ça va être un match compliqué pour nous. Ça va se jouer au détail, à la discipline, sur ces choses-là.

Ton avis sur l’UBB cette saison ?

Malgré les changements au sein du staff, l’équipe s’en sort bien. C’est compliqué d’avoir de tels changements en plein milieu de la saison. Ce n’est pas évident pour avoir de la confiance et être dans une dynamique positive. Certaines tensions ont dû se créer à cause de ces mouvements. Je lis comme tout le monde les journaux, j’imagine ce que ça doit engendrer. Mais malgré tout, ils font des bons matchs. A Montpellier ils meurent à point mais ils font un sacré match, ils pouvaient le gagner. C’est une belle équipe.

Tu connais le Matmut Atlantique pour y avoir joué face à l’UBB mais également en phases finales. Que penses-tu de ce stade ?

C’est un très beau stade, la pelouse est nickel. Les supporters sont assez proches. Je prends beaucoup de plaisir à y jouer en général. C’est une bonne chose que le derby Bordeaux – Toulouse ait lieu là-bas. Pourtant ce n’est pas forcément un stade qui nous réussit, on y a toujours perdu...