
INTERVIEW DE JULIEN SERON
Julien bonjour, bienvenue à l'Union, peux-tu te présenter s'il te plaît ?
Je suis né à Chalon-sur-Saône en Saône-et-Loire, j'ai 26 ans, je suis parti de chez moi à l'âge de 17 ans et j'ai vécu à Narbonne 10 ans. J'ai une sœur plus jeune que moi, je suis pacsé avec Nelsia et j'ai un petit Louis qui a deux ans.
Pourquoi avoir choisi l'Union ?
Je n'avais pas trop le choix, j'étais au chômage, l'Union m'a contacté et c'était pour moi une très bonne opportunité pour rebondir. De plus il y avait un projet sportif excellent, je n'ai pas hésité une seconde.
Es-tu issu d'une famille de rugby ?
Mon père était rugbyman, j'allais aux matches le dimanche le voir jouer, et c'est un peu dans sa continuité, ce qui m'a orienté très facilement vers le rugby.
Formé à Chalon, club qui aurait pu monter en PRO D2 cette saison sans problèmes financiers importants, comment as-tu vécu cette sanction à ton club formateur ?
Attristé, mais voilà le problème est que comme beaucoup de clubs, ils ont joué avec le feu, ils ont utilisé de l'argent qu'ils n'avaient pas forcément, et il fallait à tout prix monter en PRO D2 pour assainir tout ça. Le problème c'est qu'ils ont échoué, ne sont pas montés, et que derrière il y a une grosse désillusion. J'ai été très déçu et très attristé, ça m'a fait mal au cœur.
Après Chalon, neuf années à Narbonne dont quatre en TOP 16/14, avec 73 matches dont 33 en TOP 16/14 et Challenge Européen. Avril 2008 très grosse blessure au genou, penses-tu qu'elle ait précipité ton départ du RCN ?
Un peu oui, du fait que je sois blessé le Racing a dû recruter un autre demi de mêlées, après on s'est retrouvé trois pour le même poste, et moi étant en fin de contrat, j'ai un peu payé les pots cassés, financièrement ils ne pouvaient pas payer les trois, et donc je n'ai pas été reconduit.
Et cette année 2009 2010 au chômage, à Carcassonne, sans vraie compétition, comment en es-tu sorti ?
Moralement j'en suis sorti un peu plus endurci, j'ai eu un gros passage à vide, j'ai dû me reprendre, et quand tu vis des moments difficiles, il n'y a que toi pour te rassurer, pour te faire violence pour aller t'entraîner, tu es tout seul, tu te bats pour rester au niveau, tu te bats pour tout. J'en suis sorti surtout endurci mentalement, quand tu es blessé au genou et que tu restes six sept mois sans jouer, c'est pire qu'une blessure au genou, c'est les croisés de la tête qui sont atteints, parce que tu penses, parce que tu te fais mal à la tête, parce que le dimanche au lieu d'aller jouer sur le pré, tu restes à la maison. Ça m'a encore plus endurci, ça m'a forgé le moral. C'est comme ça que je l'ai pris, c'est comme ça que j'ai forgé mon mental, je me suis fait violence pour m'entraîner seul, je me suis fait violence pour rebondir.
Pourquoi avoir choisi l'Union et non Carcassonne qui montait en PRO D2, y a-t-il une relation Seron - Narbonne - Delpoux ?
L'Union m'a contacté très tôt mars ou avril je crois, je ne pouvais pas attendre le mois de juin pour savoir si Carcassonne allait monter, et s'ils allaient me propose un contrat. Dans le cas inverse, s'ils n'étaient pas montés, je me retrouvais en Fédéral 1 ce qui n'était pas mon objectif. Étant donné que l'Union m'avait contacté assez rapidement et avec un projet ambitieux et un système de jeu alléchant, je n'ai pas hésité deux secondes. Avec tout le respect que je dois à Carcassonne, choisir entre une équipe qui monte et le projet de l'Union, je pense que j'aurais choisi l'Union.
Tu as été entraîné par Marc Delpoux à Narbonne, le retrouves-tu comme tu l'as connu ou différent ?
Quelque peu différent oui quand je l'ai eu à Narbonne c'est la première fois qu'il entraînait, il avait déjà une vision du jeu qui était assez précise, et ça n'a pas changé. Maintenant, il a progressé dans sa manière de gérer les hommes, je le retrouve avec le même caractère, l'envie de gagner, et sa perfection, son côté pointilleux, perfectionniste, là il n'a pas changé.
Quels sont pour toi tes forces et tes points faibles à améliorer ?
On a toujours tout à améliorer.
Connaissais-tu des joueurs de l'Union avant d'arriver ?
Oui Laurent Ferrères avec qui j'ai passé deux saisons à Narbonne.
Il est encore trop tôt pour parler des forces et des faiblesses de l'Union, mais pour toi, quels vont être les clubs à craindre ?
Eh bien c'est un peu ce qu'on lit dans la presse, sur le papier pour le moment, il y a les clubs qui se sont renforcés à savoir, Dax, Grenoble, Lyon, Oyonnax, je pense que c'est le quatuor qui va se battre pour une demi-finale. J'espère qu'à ces quatre-là se rajoutera Bordeaux.
Et si l'Union jouait les demi-finales, te laisserais-tu repousser la moustache ?
Ah oui oui oui oui oui ! Je me laisserais pousser la moustache, raser la tête, je peux faire n'importe quoi! ! !
Merci Julien. Et très bonne saison à l'Union.