L'EXPLOIT BORDELAIS

Ce soir, l’Union en quête de points pour rester dans les clous de son maintien, renforcée par les retours de ses internationaux, doit tout donner pour espérer un résultat contre un géant de ce championnat. Le Racing Métro, qui est venu à Bordeaux il y a deux saisons chercher son accession en Top 14, vient lui aussi chercher un succès avec un objectif tout autre : les phases finales. C’est donc animées des meilleures intentions que les deux équipes arrivent sur le pré.

Dans un stade Chaban-delmas bien rempli, les hommes de Marc Delpoux affrontent en première mi-temps une équipe du Racing Métro bien en place, très offensive et qui déroule un rugby impeccable. Preuve ce premier quart d’heure, où les Parisiens confisquent le cuir et campent dans les 22m de l’Union, qui tient bon sous une énorme pression. Les joueurs de pierre Berbizier, très en confiance, se permettent même de taper en pénaltouche la première pénalité. Pensent-ils que le promu est si tendre qu’ils vont le croquer d’entrée ? Les bordelais défendent à tout va et tentent de desserrer l’étau, rivalisant en touche et en mêlée, gagnant des ballons dans les rucks. Mais d’interceptions en pénalités, la domination sans partage du Racing dure juqu’à la demi-heure de jeu et permet à l’ouvreur Wisniewski de concrétiser par trois fois : 00 – 09 à la 34’. Nullement démotivés par ce retard au score, les bordeaux et blanc mettent à partir de cet instant le pied sur l’accélérateur. Rassurés de n’avoir pas encaissé d’essai durant le long temps fort visiteur, ils lancent une, puis deux attaques dans le camp adverse. La seconde sera la bonne. Dans les 22m du Racing, au terme d’une magnifique action qui enflamme les tribunes, Houston fixe et trouve Rey en mode boulet de canon, qui termine sa course derrière la ligne. L’Union vient de retrouver son meilleur rugby et des raisons d’espérer pour la deuxième période :
7 – 9 à la 40’.

Au retour des citrons, les unionistes reprennent le jeu dans les mêmes dispositions. Comme si cet essai avait libéré les joueurs, l’Union cesse de subir et se met à installer son jeu. Cela lui réussit, avec une pénalité passée par Fraser à la 43’. 10 – 09. Les Bordelais passent devant. Quelques minutes plus tard, une belle percée de Connor met le feu à la défense adverse, mais le ballon est intercepté et le contre finit à 30m de la ligne bordelaise par une pénalité pour le Racing : 10 – 12 à la 45’. À la 51’, la mêlée  visiteuse est mise à la faute sur ses 40m. Il faut dire que le huit de devant girondin, en retrouvant Florea, Rofes et Jaulhac a une tout autre présence que devant Biarritz… Ce travail des avants permet à l’équipe de reprendre l’avantage : 13 – 12. Le jeu jusqu’alors équilibré, tourne insensiblement à l’avantage des locaux. Les joueurs du Racing doivent regretter le péché d’orgueil de leur première pénaltouche perdue en début de match. Conscients que le promu est décidément plus coriace que prévu, ils multiplient les maladresses, en-avants et coups de pied approximatifs. À contrario, le réalisme local paie, avec trois points de plus, 16 – 12 à l’heure de jeu. Le stade Chaban y croit, qui enchaîne les olas enthousiastes. Le coaching commence à rafraîchir les troupes, avec l’entrée du talonneur Avei de retour de Nouvelle-Zélande en remplacement de Rofes. Les protégés du président Marti y croient eux aussi. En alternant jeu à la main et au pied, ils construisent leurs attaques et s’installent dans le camp visiteur. La touche est performante, la mêlée fait plus que jeu égal. Le buteur du Racing Wisniewski recolle au score à la 69’, mais Lopez, entré à la 72’ en remplacement de Fraser ne tremble pas au moment de récupérer l’avance des siens : 19 – 15 à la 75’. La fièvre gagne le stade tout entier.
Le suspense est entretenu par les racingmen qui jouent le tout pour le tout, mais toujours arrêtés par des bordelais énormes en défense. À l’image de l’ailier Sireli Bobo qui aujourd’hui n’aura pas réussi une seule fois à percer les lignes de l’Union. Les deux buteurs se répondent dans les ultimes minutes sans faillir : 22 – 18 à la sirène.
Des témoins affirment avoir vu le ministre maire Alain Juppé serrer dans ses bras le président Marti. Il est certain que le bonheur est au bout de cette magnifique victoire, obtenue au terme d’un match intense en engagement.
Si Pierre Berbizier peut être déçu de la prestation des siens, Marc Delpoux est lui aux anges : “C’est notre meilleur match. 30 minutes en souffrance mais sans prendre d’essai, de la patience, une touche en progrès et une mêlée conquérante qui nous fait gagner le match. Quand on tient le ballon, on voit qu’on n’a pas perdu notre jeu. Aujourd’hui, on a fait ce qu’on a voulu. On a retrouvé tout notre effectif et ça change tout. Je pense que gagner contre un gros qui venait chez nous pour gagner va nous faire davantage respecter.” Ce soir c’est champagne à l’UBB.


UNION BB   22  -  18   RACING MÉTRO


Prochain match contre le Stade Toulousain au stade Ernest Wallon, le 22 octobre à 14h15.

Allez l’Union

Arbitre Monsieur Pascal GAUZERE, T° 18°C, vent nul, terrain excellent

Composition de l’équipe : Delboulbes, Rofes, Florea, Treloar, Jaulhac, Purll, Clarkin, Houston, Adams, Fraser, Connor, Rey, Le Bourhis, Brana, Reihana.

Remplaçants : Avei, Roux, Tisseau, Ternisien, Seron, Lopez, Carballo, Turini.

 

     
      Serge

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