Après la victoire contre Grenoble, l'UBB se replace

Nous sommes tous Charlie.

La soirée a commencé par une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes des actes de terrorisme des 7 et 9 janvier en Région parisienne, mais aussi à la mémoire d'Olivier Schwarz journaliste de RMC et BFMTV qui suivait particulièrement le club et décédé la veille. Minute de silence totale, encore plus émouvante quand les joueurs de l'UBB sont allés spontanément s'intercaler dans l'alignement des grenoblois.

L'UNION BORDEAUX BEGLES se replace 

De la pluie, du vent et un terrain gras, les conditions n’étaient pas les meilleures hier soir pour ce bal des ambitieux et des outsiders entre deux formations presque siamoises depuis plusieurs années, et engagées toutes deux dans une lutte sans merci pour dérocher une première qualification. Mais portée par un stade Moga plein comme un œuf, l’Union a su « s’appuyer sur ses points forts », comme le disait Raphaël Ibanez, pour reprendre sa marche en avant et dépasser son rival du jour au classement.

Surpris mais vite remis

Parfois coutumière des retards à l’allumage, l’Union ne s’attendait cependant pas à être cueillie à froid aussi rapidement dans cette rencontre. Et pourtant, c’est bien dès la première action que l’UBB fut surprise, sur une touche mal négociée qui permis à Grenoble de prendre le score, 00 – 07 (1’). Oui mais voilà, comme souvent, les girondins parvinrent enfin à lancer la machine UBB après un temps de réglage, pour reprendre les rênes d’une partie mal engagée.  Et c’est de la conquête que vint ce regain, au travers d’un pack dominateur ce soir. Pourtant, c’est sur une initiative personnelle qu’intervint le premier essai girondin. Sur une chandelle bien captée, Beauxis transperça la défense grenobloise sur 40m avant d’être relayé par Madaule, qui servi son talonneur Avei pour un premier essai rondement amené, 10 – 07 (11’). Le même Avei qui doublera la mise quelques minutes plus tard, après un bon renversement de Lesgourgues, un incroyable numéro de jongleur de Connor à quelques millimètres de la ligne de touche et un nouveau service décisif de Madaule pour un second essai assez similaire au premier dans sa finition, 20 – 13 (25’). Malgré des conditions peu évidentes, les deux équipes continuèrent d’envoyer du jeu, pour le plus grand plaisir des supporters. Alternant jeu au près, jeu au large, combinaisons et percussions, chacun tenta de faire craquer l’autre par la vitesse, l’alternance et le défi physique, malheureusement sans succès, et c’est sur une ultime offensive rondement menée mais encore une fois inaboutie que les protagonistes rentrèrent aux vestiaires.

Le bonus à portée

Ce début de seconde période plus un peu plus brouillon, et surtout réduit à un duel de buteurs, portant le score à 26 – 16 (52’). Mais se sentant toujours dans le coup, les isérois tentèrent d’accélérer le jeu, imprimant une énorme séquence offensive dans les 22m girondins (54’). Enchaînant pick and go et pilonnant des 15m adverses, ils furent cependant repoussés au-delà des 22m par une énorme défense girondine (57’), pour ce qui fut peut-être « le tournant du match », dixit Fabrice Landreau (en 3' le ballon a changé 37 fois de mains grenobloise, Grenoble a été plaqué 18 fois). Ayant laissé passer l’orage, l’Union remis le siège du camp grenoblois, sans pour autant parvenir à faire le break dans un match toujours serré. Le dernier quart d’heure fut pourtant plus que difficile pour une mêlée grenobloise aux abois, constamment pénalisée et finalement sanctionnée d’un carton jaune (75’). Réduit à 13, règle de carence oblige, la difficulté fut trop grande pour Grenoble, qui ne put empêcher le troisième essai girondin du jour, par Le Bourhis (78’), permettant à l’UBB et ses supporters de croire au bonus offensif, désormais à portée. Malheureusement, le temps sera trop court, et malgré une dernière incursion dans le camp isérois, c’est finalement d’une victoire sans bonus que devront se satisfaire les girondins.

Même si l’essentiel est là avec ces quatre points, c’est une petite amertume pour beaucoup de n’avoir pas pu décrocher un bonus qui a plusieurs fois été à portée et qui aurait été mérité. Cependant, avec de « l’intelligence dans le jeu », l’Union a su faire preuve « de présence et d’autorité » pour se remettre en bonne position au classement et se donner « beaucoup d’espoir » pour la suite, comme le déclarait le manager girondin. Avant d’aller défier des désormais concurrents directs, Montpellier, place au Challenge Européen, avec peut-être au bout une première qualification historique pour les phases finales européennes.