Antoine Erbani "On ne s'est pas fait marcher dessus"

Bonjour Antoine, tu es jeune (25 ans), tu fais partie de ce type de joueurs de plus en plus rare dans le monde professionnel, tu ne changes pas de club (ton père jouait déjà lui aussi à Agen depuis 8 ans). Quand on regarde l'historique de tes titularisations, c'est avec la descente en PRO D2 que tu es vraiment devenu un titulaire à part entière avec 25 et 20 titularisations les deux dernières saisons en PRO D2 et déjà 2+1 sur 4 en TOP 14. Penses-tu qu'il soit plus facile pour un jeune joueur de débuter en PRO D2 ?

Ce n'est jamais facile quoiqu'il arrive, mais c'est vrai que la PRO D2 est un championnat où il y a peut-être un peu moins la pression du résultat, les clubs hésitent un peu moins à lancer les jeunes. Nous étions avant la descente un groupe assez stable, mais du fait de la descente en PRO D2 il y a eu un changement de stratégie, le staff s'est appuyé sur quelques joueurs issus du cru, joueurs dont je faisais partie et j'ai eu la chance d'avoir la confiance du staff. Cette confiance a duré, c'est vrai que pour nous les jeunes, la descente fut un mal pour un bien, une super occasion de se montrer.


Au-delà du grand bonheur qu'apporte la monté en TOP 14, c'est aussi beaucoup de travail, des espoirs, des peurs et des doutes, qu'est-ce qui pour toi a été le plus difficile dans ce retour dans l'élite ?

On ne peut pas parler de peur, mais d'appréhension oui ! C'est vrai qu'on ne savait pas où l'on mettait les pieds. On est un groupe qui se connait très bien, qui s'est construit en PRO D2, c'est vrai qu'on avait hâte d'y être, mais on ne savait pas trop ce qu'on allait valoir, ce qu'on allait donner. Et sur les premiers matchs on a vu qu'on n'était pas si loin que ça du niveau TOP 14, on a réussi à bousculer même à battre des grosses équipes. C'est vrai qu'il nous manque des points comme à d'autres, mais on a vu qu'on ne se faisait pas marcher dessus. Maintenant il n'y a eu qu'un bloc de quatre matchs, le gros de la saison va démarrer maintenant avec ce terrible bloc de 16 matchs toutes compétitions confondues. Ca paraît bien long.

 
Pendant la Coupe du Monde les grosses écuries comme Clermont, Toulon, Paris ont plus de joueurs retenues par cette compétition comparés à Agen ou l'UBB. Penses-tu que ce soit un avantage pour un promu de les rencontrer à ce moment là ?

Avec notre petite expérience, j'aurai tendance à dire que oui, puisque nous avons réussi à battre le Racing Métro. Il était peut être affaibli, mais je pense que ces gros clubs ont su préparer cette période… bien que Paris et Toulon ne soient pas à leur place au classement. Oui, peut-être que ça joue finalement, ça nivelle un peu les forces, mais ça reste quand même de très grosses équipes, avec des problèmes de "riches" !

 
Samedi vous allez recevoir l'Union Bordeaux Bègles qui fait un début de saison moyen, mais qui vient de tenir le leader Clermont en échec sur sa pelouse, comment vois-tu ce match ?

Je ne peux pas parler pour l'UBB, mais pour nous ça va être un match très difficile. Les bordelais nous sont sans aucun doute supérieurs, sur le papier en tous cas, mais on arrive dans ce TOP 14 avec beaucoup de fraicheur, une grosse envie de montrer de quoi nous sommes capables face à une très belle équipe, agréable à voir jouer. Ca va être un match très intéressant.

 
Un dernier point, tout sportif a un rite porte-bonheur avant chaque match, quel est le tiens ?

Je suis assez superstitieux, j'ai quelques affaires dans mon sac, un tee-shirt porte-bonheur que je touche avant de rentrer et une peluche de mon petit frère.


Merci Antoine et bon match.

 

 


Jacques

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