Laurent Marti " Rory Teague est quelqu'un d'ambitieux."
Laurent Marti a été interrogé ce matin par les médias sur la nomination de l'entraîneur des arrières Rory Teague en tant que manager de l'UBB. Le résumé de l'interview.
Quels critères vous ont-ils poussé à choisir Rory Teague ?
Trouver quelqu’un à cette époque de l’année me paraissait compliqué, et puis de toute façon nous savions qu’avec Rory, Jeremy et Joe nous avons de grandes compétences au club. Il fallait juste que je décide en tant que président lequel prendrait le management. Je ne croyais pas à une entente entre les coachs car il est difficile d’exister sans chef, il faut un responsable. Je crois que dans le championnat français il y a les deux Laurent (au Racing 92 NDLR), ça fonctionne très bien mais ils sont amis de longue date et ils se sont choisis, c’est différent. Je voulais éviter qu’on ne sache pas qui était le chef, le responsable. J’ai choisi Rory.
Et pourquoi Rory ? Avez-vous ressenti le besoin d'en parler à Jeremy Davidson ? Avez-vous pu sentir une déception chez lui ?
C'est une décision personnelle, c’est toujours subjectif. Il m’a semblé que Rory était celui qui était le plus fait pour le job. Bien évidemment, j’en ai parlé avec Jeremy et non, il n’a pas été forcément déçu. Il faut que vous sachiez que Jeremy a de grandes compétences et un rôle important au club. Nous avons des compétences nécessaires en interne pour qu’on se débrouille tout seuls. On verra avec le temps, mais le deal n’a pas été de dire : "Rory, tu prends le management et on fera un bilan au mois de juin."
C'est le premier manager étranger dans l'histoire de l'UBB...
Le fait d’avoir un manager étranger ne me dérange absolument pas ! Je l’ai dit, on n'a pas à rougir par rapport au monde anglo-saxon, mais on ne peut pas nier non plus qu’ils ont certainement pris le virage du professionnalisme un peu mieux que nous. C’est un constat qu’on fait tous, qui peut remonter jusqu’à l’équipe de France. Ça ne veut pas dire qu’ils sont meilleurs, c’est sûrement qu’ils sont un peu mieux préparés, qu’ils ont un peu mieux anticipé que nous. Mais je n'ai pas envie d’opposer le manager français au manager anglais ou irlandais, c’est un débat pour moi qui est complètement dépassé. Je vois que l’équipe d’Angleterre a Eddie Jones, que l’Irlande a Jon Smith, je crois tout simplement qu’aujourd’hui la société est mondiale, il faut savoir s’entourer de gens compétents qui ont envie de se battre pour une cause, un club et un maillot. C’est le cas de Rory, Jeremy et Joe.
Rory Teague est jeune (32 ans). Est-ce plutôt une force selon vous, ou plutôt un pari que vous faites ? Faire venir quelqu'un de l'extérieur aurait-il été risqué à ce moment de la saison ?
L’âge n’a jamais été un problème, on peut passer de Jacques à Rory. Rory est un garçon que j’avais décrit comme surdoué, je le pense toujours par rapport à son âge. Il fait preuve d’une grande maturité, il a déjà une expérience sympathique même s’il n’a pas été manager de club professionnel. Il ne faut pas s’enfermer avec l’âge.
Ça nous permet également de continuer sur les bases qui ont été posées par Jacques, Rory et Jeremy. Oui, faire venir quelqu’un de l’extérieur aurait peut-être présenté un risque parce que ça fonctionne plutôt bien, je n’ai donc pas jugé utile de le faire.
Qu'est ce que vous perdez avec le départ de Jacques ?
Nous avons dit au revoir à Jacques ce jeudi midi. Nous lui avons rendu hommage avec les joueurs et l'ensemble du personnel. On ne va pas parler de ses compétences rugbystique car tout le monde les connaît. Derrière les compétences, on se rend compte que c’est un homme profond, intelligent, très ouvert d’esprit et j’insiste là-dessus parce que Jacques m’a frappé par son ouverture d’esprit, c’est une énorme qualité chez lui. J’ai aussi parlé de son pragmatisme, Jacques est quelqu’un qui m'a fait évoluer à titre personnel. Il vous écoute, il ne parle pas beaucoup, mais dès qu’il sort une phrase il est capable de tout synthétiser, et il vous donne souvent la solution dans la phrase qu’il vient de prononcer. Ça va nous manquer.
Un mot sur le Fidjien Peceli Nacebe qui est arrivé au club, et sur les recrues en général ?
Peceli Nacebe vient d’arriver comme vous l’avez vu. Il n’est pas joueur supplémentaire pour le moment, il est en licence qui lui permet simplement de s’entraîner avec nous, car on veut l’évaluer. Il a quand même des pépins physiques, il sort d’une fracture à la cheville, il a des soucis à une épaule... On va prendre le temps de bien le préparer, nous nous sommes inscrits dans la durée avec lui, mais à l’heure actuelle il n’est pas qualifié pour pouvoir jouer avec nous. D'autre part, je démens le fait que Radradra et Tamanivalu se soient engagés. Et ce qui est pénible, c’est que oui, ces garçons nous intéressent, oui nous avons travaillé sur ces dossiers et nous avons rencontré ces joueurs, mais il y a autour d'eux tout un foin qui est fait, parfois peut-être pour faire capoter les dossiers. En tout cas je démens le fait qu’ils se soient engagés avec nous.