A. Roumat : "Oyonnax développe beaucoup de jeu."
Arrivé à l'UBB à l'inter-saison, le jeune 3ème ligne Alexandre Roumat bénéficie de la confiance de son staff pour gravir les échelons et grappiller le temps de jeu nécessaire à son apprentissage.
Alexandre, es-tu satisfait d’avoir plus en plus de temps de jeu sur les derniers matchs ?
Bien sûr. C’est vrai que depuis le début de la saison, j’ai eu quelques opportunités de jouer mais pas beaucoup. Je suis titulaire depuis 2 matchs, donc j’essaie d’en profiter au max et de me faire plaisir, parce que c’est ce que j’attendais, je travaille pour ça donc j’en profite à fond. Il y a un bon groupe et je suis bien intégré, je suis content d’en faire partie.
Cette saison, il y a une émulation au poste de 3ème ligne avec des joueurs d’expérience et des jeunes. Est-ce que cela t’apporte au quotidien ? Te fais-tu conseiller ?
Oui ça m’apporte quelque chose : une certaine concurrence, qui est positive. Elle me permet de ne jamais me reposer sur mes lauriers parce que je sais qu’il y a du monde qui pousse, que ce soit Cameron Woki, qui a mon âge, ou bien des internationaux ou anciens internationaux, des mecs d’expérience comme Leroy Houston, Mahamadou Diaby ou Loann Goujon. C’est quelque chose qui me fait progresser au quotidien et qui m’apporte vraiment. J’échange beaucoup avec eux pour avoir différentes expériences et pour me perfectionner à ce poste de 3ème ligne parce qu’ils ont vécu pas mal de choses, c’est intéressant et instructif. Ils me donnent des conseils sur les rucks, sur la défense… J’essaie aussi d’échanger avec Joe Worsley. Même s’il est plus sur la défense, c’est un ancien 3ème ligne de très grand niveau (78 sélections et champion du monde avec l’Angleterre nldr). J’essaie d’avoir des conseils, d’écouter ce qu’ils me disent, piocher dedans et faire le tri pour essayer de progresser.
C’est une découverte du Top 14 pour toi, après de nombreux matchs en Pro D2 à Biarritz. Qu’est-ce qui est différent ?
En termes de gabarit et de corpulence c’est à peu près équivalent. Ce qui change, c’est l’intensité, le nombre de tâches répétitives, les actions à haute intensité à répéter. En Pro D2 c’est assez statique, il y a beaucoup de phases arrêtées avec des en-avant. Il y a plus d’erreurs techniques, ce qui permet de faire plus de mêlées et de touches, alors qu’en Top 14 ça joue beaucoup plus vite et plus longtemps. C’est vraiment le rythme qui change le plus.
La touche est de plus en plus importante dans le rugby moderne. Est-ce que c’est un secteur que tu travailles particulièrement ? Si oui, comment ?
Oui, j’essaie de le travailler tous les jours. Je regarde ce que font les équipes adverses, notamment celles qu’on rencontre le week-end. Essayer de trouver des solutions pour les battre, que ce soit offensivement ou défensivement. J’essaie aussi de m’inspirer de ce que font les autres équipes. On a la chance d’avoir un logiciel qui nous permet de voir des touches de partout dans le monde. Je regarde pas mal d’équipes internationales, comme l’Irlande par exemple qui a une très bonne touche. En échangeant avec les autres sauteurs, Pierre Gayraud, Loann Goujon, Jandre Marais, Luke Jones, on regroupe nos idées, on voit si on a les mêmes avis, on échange… Si on n’a pas de ballon à ce jeu malheureusement, ça devient difficile de défendre trop longtemps. On est obligé d’avoir la possession, donc quand ça passe par des phases arrêtées, la touche est importante.
Collectivement, comment vivez-vous cette saison ?
Pour ma part, comme dit plus tôt, je n’étais pas tout le temps sur la feuille de match, même si j’étais dans le groupe. On a fait un très bon début de saison, avec des grosses performances contre des gros clubs, même si c’était à domicile et qu’à l’inverse on avait du mal à performer à l’extérieur, on arrivait quand même à rester dans les 5-6, et en ce moment on a une période moins bien, avec des erreurs sur des petits détails, mais trop nombreuses pendant un match. On a du mal à performer alors que je pense qu’on a de quoi faire de bons matchs, on travaille bien à l’entraînement toute la semaine, on prépare bien les matchs, mais on a du mal à gagner. Ça fait chier, mais c’est comme ça. On essaie de gommer ces petits détails pour repartir de l’avant et essayer de faire la meilleure fin de saison possible pour terminer le plus haut possible, parce que même si on sait que ça va être très dur d’atteindre à nouveau les 6, et bien on va tout faire pour embêter un maximum d’équipes avant la fin.
Comment vois-tu le match contre Oyonnax ?
Pour avoir vécu la Pro D2, on a tendance à dire qu’Oyonnax est une petite équipe, mais pour les avoir joués l’année dernière lorsqu’ils dominaient le championnat, c’est une équipe qui est vraiment dense, et qui cette année développe beaucoup de jeu, fait beaucoup de temps de jeu, avec un 10 qui est très fort, Ben Botica. Pour moi ça va être un match très dur, surtout qu’actuellement ils sont en confiance puisqu’ils ont gagné à Clermont, ils viennent de battre le Stade Français dans un match de maintien. C’est une équipe qui n’aura rien à perdre et qui viendra pour jouer sa vie comme elle le fait à chaque match, donc nous ça reste encore un gros rendez-vous, comme l’étaient le Stade Toulousain et Castres avant, ou même Montpellier. On va tout faire pour les défier.
Un petit mot pour les supporters ?
Malgré nos résultats, nos courtes défaites, qu’ils restent derrière nous, soudés, qu’ils continuent de venir nous supporter le plus souvent et le plus nombreux possible au stade. Quand on a un stade plein, ça pousse l’équipe et ça nous aide à faire des bons matchs !