M. Diaby : "Ils arrivent gonflés à bloc"
Auteur d'un excellent début de saison, le troisième ligne de l'UBB a répondu aux questions des journalistes mercredi à l'approche de la réception du RC Toulon...
Mamad peux tu nous parler de la dizaine de jours qui viennent de s’écouler. On apprend que Rory Teague s’en va, et qu'en attendant l'arrivée de Christophe Urios la saison prochaine, c'est Joe Worsley qui va assurer l'intérim. Comment vit-on cela ?
Dans un premier temps c’est une surprise, on arrive de retour de vacances et l'on apprend que le manager ne sera plus là. Assez tôt ensuite on apprend le nom du nouveau manager, et c’est quelque chose de bien de le savoir rapidement, ça évite à tout le monde de cogiter. Et puis très vite vient la phase où tu te dis que tu as un boulot à faire, car tu sais qu'un gros match t'attend face à Toulon et qu'il faut vite se remobiliser.
Tu as parlé de « cauchemar » à Toulouse, vous en avez reparlé au retour de vacances ?
On en a reparlé un peu. On eu le temps d’y réfléchir et clairement je vous le dis ça a pourri les vacances. Mais le but n’est pas de rabâcher tout ça, on sait qu’on a déjoué et qu’on n’a pas été à la hauteur. On sait qu'il ne faut pas l’oublier parce que ça peut nous servir, mais ça ne vaut pas la peine de "refaire le match".
Il y a une envie de revanche sur vous-même samedi, ou l’importance du match suffit-elle à elle-même ?
Je dirais que s’il n’y a pas d’envie de revanche c’est qu’il y a un souci ! 40 – 0 c’est beaucoup. Ça fait mal. Donc oui naturellement, on a envie de se racheter. Après, UBB – Toulon c'est une affiche qui de toute façon suffit à elle-même en terme de motivation. Oui l’année dernière, si je m'en souviens bien. C’était un gros match, de toute façon ça l’est toujours contre Toulon.
Comment le groupe a réagi quand il a appris que c’était Christophe Urios, champion de France avec Castres et manager charismatique, qui allait débarquer au club ?
C’est Christophe Urios quoi ! C’est ce qui se fait de mieux en France, je pense que tout le monde était content de savoir qu’on allait avoir un grand manager dans ce club.
Personnellement, tu le retrouves...
Oui c’est l’entraîneur qui m’a lancé en Top 14 à Oyonnax, donc je vais le retrouver. À titre personnel, je suis ravi de ce choix. Lorsqu’on m’avait posé une question sur Urios il y a deux mois, j’avais dit qu’on avait pris des directions un peu différentes mais que si la vie m’amenait à retravailler avec lui, ce serait avec plaisir. Sur ce coup-là, j’ai été devin...
Qu’est-ce qui fait la différence entre Urios et les autres managers que tu as côtoyés ?
Bonne question ! C’est compliqué de répondre à ça. De toute façon, il arrive l’année prochaine, vous verrez bien. Je n’ai pas le temps de vous expliquer tout ça et puis moi je l’ai connu il y a un moment déjà, donc peut-être qu’il a changé certaines choses. Dans six mois vous en saurez plus !
Le travail de Joe (Worsley) est-il différent de celui avec Rory (Teague) ?
Non, on est vraiment dans la continuité. Joe est à l’UBB depuis longtemps, c’était notre entraîneur de la défense, un point important pour le jeu. Il connaît bien le rugby, il connaît bien le club, c’est fluide.
Laurent Marti a dit qu’il ne voulait pas que la fin de saison soit sacrifiée suite au départ de Rory Teague, à l’image de ce qui c’était passé avec Jacques Brunel la saison dernière. Êtes-vous dans un état d’esprit différent par rapport à l’an dernier ?
Le président l’a dit mais je vous garantis qu’on est les premiers à ne pas vouloir rééditer la fin de saison dernière. Six mois c’est long, et six mois à perdre c’est encore plus long. Donc on veut que ça se passe bien, on est très motivé pour bien finir la saison.
Est-ce qu’il y aura une forme d’auto-gestion dans le groupe jusqu’à la fin de saison ?
Non je ne pense pas, il y a des entraîneurs qui sont en place, ils sont compétents donc on va les écouter et faire ce qu’ils nous demandent. Et le but ce n’est pas de s’auto-gérer, ce n’est pas la solution.
C’est dans cette situation-là que des leaders doivent se révéler ?
Oui bien sûr, c’est maintenant qu’on voit les vrais leaders. Quand tout est beau c’est facile, mais quand la situation est plus floue, c'est là qu'on voit le caractère des Hommes. On va bien voir le caractère de cette équipe.
Seta Tamanivalu est arrivé cette semaine, comment est-il ?
Il est grand et costaud ! (rires) C’est un très bon joueur et puis surtout il a eu cette qualité d’adaptation rapide. Je le voyais cet après-midi en plein fou rire dans les vestiaires, donc c’est bon signe, il est heureux d’être là. Et nous on est content de l’accueillir. Il nous tarde de le voir sur le terrain une fois qu’il sera rétabli de sa blessure.
Les Toulonnais sont arrivés dès mercredi à Bordeaux pour une « opération commando », une mise au vert. Ils veulent sûrement profiter d'une certaine période de flottement à l’UBB, êtes-vous conscient de cela ?
Franchement, ils auraient été bêtes de ne pas vouloir en profiter. Tous les voyants sont au vert pour eux, nous on est un peu déstabilisé et on vient de prendre 40 – 0 à Toulouse. Eux, ils arrivent gonflés à bloc, maintenant à nous de se mettre devant et de faire en sorte qu’ils foncent dans un mur. Les équipes comme Toulon, peu importe ce qui se dit sur eux, peu importe ce qu’ils ont vécu, peu importe leur place au classement, ce sont des équipes très difficiles à manœuvrer. Si eux sont en « mode commando » j’espère qu’on le sera aussi pour pouvoir rivaliser.
Le top 6 est-il encore dans les têtes malgré ce qui vient de se passer ?
On est encore dans la course, donc oui bien sûr qu’il est toujours dans la tête, ce top 6 ! On garde nos objectifs, et ça passe par une victoire samedi.