G. Cros : C'est plus stressant de regarder le match à la TV !
Victime d'une rupture des ligaments croisés le 13 novembre 2020 lors de la victoire à Castres (29-30), notre ailier Geoffrey Cros donne de ses nouvelles et parle de son parcours de rééducation. Il évoque également le déplacement au Racing 92, ce samedi 23 janvier 2021 à 15h15.
Lorsque tu t'es blessé, le staff médical a indiqué une absence de 9 à 12 mois. Cela te semble juste aujourd'hui ?
Je n'ai pas d'objectif en tête. Pour l'anecdote, pour mon premier croisé j'ai eu un "simple" croisé antérieur, sans rien autour. On m'avait annoncé autour de 8-9 mois d'absence et au final j'avais mis plus d'un an pour revenir. Donc je ne met met pas d'objectif ou de pression particulière. Je peux dire que la rééducation se passe très bien : j'ai repris le vélo, le rameur, la muscu aussi... Je pense que je suis dans les temps, mais pas de pression par rapport à une reprise.
Comment vas-tu physiquement et moralement ?
On a forcément un petit coup de mou quand il nous arrive ce genre de choses imprévues. D'autant que je pense que j'étais sur une bonne lancée, c'est dommage (il avait marqué 4 essais en 6 matchs). Ça met un petit coup derrière la tête mais il faut aller de l'avant, il faut mettre ça de côté et penser à la rééducation, vite passer à autre chose. J'ai de la chance d'être bien entouré avec ma compagne Noémie, avec la famille, les amis, les joueurs qui sont passés à la maison, le staff complet est passé aussi : Christophe (Urios), Julien (Laïrle), Fred (Charrier), les prépas physique, mon kiné, Loïc Arnoul, qui est venu tous les jours pendant un mois et demi du lundi au samedi... On se sent vraiment soutenu et ça donne envie d'aller de l'avant.
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C'est important d'avoir ce soutien ?
Franchement oui, ça fait du bien à la tête. On en a forcément besoin dans des coups durs comme ça, de sentir qu'on n'est pas tout seul. Ne pas se morfondre c'est primordial. On se sent soutenu, on a envie d'aller de l'avant et revenir le plus vite possible sans griller les étapes. C'est très important pour un joueur, et pour n'importe quelle personne d'ailleurs, de se sentir soutenu et ne pas être seul.
Tu as déjà eu une blessure similaire. Est-ce que ça "aide" d'avoir déjà vécu un tel protocole ?
Ce n'est pas tout à fait similaire car là j'ai eu une plus grosse blessure que lors de la première rupture des ligaments croisés. On ne peut pas comparer ces deux types d'opérations mais on voit à peu près le parcours à accomplir, les différentes étapes. Mais ce n'est tout de même pas comparable car la blessure n'est pas exactement la même. On a notre planning avec le staff médical, on essaie de respecter les étapes et ça marche très bien, donc on continue comme ça.
A quoi ressemble ta semaine type ?
C'est kiné quasiment tous les jours. Le matin j'arrive : petite balnéo pour déverrouiller et mobiliser, c'est le moment le plus difficile de la journée (rires). Après on fait quelques exercices avec le kiné, de flexion, d'extension, avec les machines aussi... Pour aider à ce que le genou aille le mieux possible. Depuis l'intervention j'ai arrêté la musculation pour limiter les risques inflammatoires. Donc le matin c'est kiné et l'après-midi c'est Netflix (rires).
À chaque match on voit que tu soutiens l'équipe sur les réseaux. C'est important pour toi ?
C'est important, pour montrer à l'équipe que je suis là, que je pense à eux, comme tous les supporters à qui je passe le bonjour d'ailleurs, et qui n'ont pas le plaisir d'être dans les stades par rapport au Covid. C'est important pour moi de soutenir l'équipe à ma façon, parce que je ne peux pas être présent au stade ou dans les vestiaires à cause du genou. C'est important pour moi. Pour garder le lien, je suis au club tous les jours et les après-midis il y a des joueurs qui passent à la maison.
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Qu'as-tu pensé de la première phase de championnat de l'UBB ?
On a eu du mal à mettre notre jeu en place mais depuis quelques matchs on voit que dès qu'on porte le ballon, qu'on met de la vitesse, on arrive à mettre en difficulté les équipes adverses. Je pense que de ce côté là on est de mieux en mieux. On a quelques lacunes sur la discipline, on a quelques progrès à faire à ce niveau mais je sens l'équipe sereine, confiante, match après match on prend de la confiance. Reste à voir les matchs à l'extérieur : le Racing 92 et Clermont, à voir comment vont se passer ces matchs. Mais je trouve l'équipe très bien en ce moment, dommage que je ne sois pas à leurs côtés (rires). C'est dur pour moi d'être devant la TV et de les regarder !
C'est une frustration ?
Oui, c'est frustrant parce que quand on est devant sa télé on se sent impuissant. On a l'impression de ne pas aider l'équipe et de ne pas être là pour elle. Dans les moments difficiles on aime être sur le terrain, à essayer d'aider l'équipe et faire de notre mieux. Je trouve que c'est beaucoup plus stressant de regarder les matchs à la TV que d'être sur le terrain ! Ils nous ont mis quelques coups de stress en fin de match. Je suis quelqu'un d'assez calme, pas trop stressé mais bon, il y a des fois où ça m'est arrivé de crier devant la télé, c'est très stressant !
À quel type de match t'attends-tu au Racing ?
Ce sera un match rude, d'autant que le Racing 92 a perdu le week-end dernier à domicile. Ils vont vouloir montrer qu'ils sont présents et qu'ils veulent rebondir. Ce sera un match solide et costaud. Je pense qu'il y aura beaucoup de vitesse par rapport à la pelouse synthétique : du jeu d'avant et beaucoup de jeu de trois-quarts. Je pense que ça sera plaisant à regarder et que ça se jouera sur des détails.
Les Racingmen se sont imposés à Chaban lors de la phase aller. Y a-t-il un sentiment de revanche ?
C'est toujours difficile quand une équipe vient gagner à la maison. Pour ma part, quand une équipe vient gagner à domicile, il me tarde le match retour d'aller gagner chez eux. Je pense qu'il y a un petit sentiment de revanche mais il ne faut pas se prendre la tête et surjouer, il faut prendre le match par le bon bout, mettre les ingrédients et ne pas s'affoler. Ça viendra tout seul.
Qui sont les joueurs à surveiller de l'effectif Ciel et blanc ?
Ils ont une très bonne ligne de trois-quarts, avec beaucoup de joueurs dangereux. Mais nous en avons aussi. Il faudra faire attention à Virimi Vakatawa, Teddy Thomas... Ils ont un pack assez solide aussi, il faudra être vigilants dans tous les secteurs.
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