Bouscasse : Un sprint final
Alors que les Espoirs de l'UBB se lancent dans une fin de saison rythmée avec une programmation de 7 matchs d'affilée, rencontre avec l'un des cadres de l'équipe : Léonard Bouscasse (21 ans, 1,89m, 92kg).
Léonard Bouscasse et les Espoirs jouent leur saison dès samedi contre Agen. Photo UBB
Produit de Castillon-la-Bataille et arrivé à l'UBB en cadets, Léonard Bouscasse s'impose comme un des cadres de l'équipe Espoirs de l'UBB. Après trois mois de préparation avec le groupe professionnel, il se lance dans le rush final avec les jeunes du club, à commencer par ce samedi 3 avril à 15h avec la réception du SU Agen.
En raison des restrictions sanitaires en vigueur, le match se déroulera à huis-clos. L'entrée au stade sera donc interdite.
Le groupe professionnel vit une saison très particulière, c'est aussi le cas pour les Espoirs...
C'est compliqué parce qu'on joue, on ne joue pas, on se prépare toute la semaine pour qu'au final on nous dise le jeudi qu'on ne joue pas ou inversement, on nous décale les matchs. Donc c'est un peu compliqué pour préparer la saison sur le long terme, on voit à la semaine : s'il y a match on se prépare pour jouer, s'il n'y a pas match on travaille pour être prêt.
Comment avez-vous géré ce calendrier hétérogène ?
On travaille différemment : sur les périodes de creux on fait beaucoup de foncier ou de travail plus adapté à chaque joueur. La saison dernière la période de creux s'était faite en février/mars, durant le Tournoi des VI Nations et là elle s'est faite très tôt dans la saison. Nous avons eu une préparation de presque 4 mois avec deux matchs à l'intérieur, donc c'est plus compliqué à préparer. Mais une fois qu'on enchaîne un, deux ou trois matchs et que la saison est lancée, ce n'est pas grave...
Ça permet de démarrer plus affûté physiquement ?
Non, justement. On a bossé tout l'été pour avoir un pic de performance au début de la saison mais nous avons été stoppé par le Covid. Ça nous a sorti deux semaines d'entraînement et je pense que nous avons eu du mal physiquement au départ et le fait de ne pas enchaîner par des blocs de match c'est plus compliqué de trouver du rythme...
Ça peut expliquer ces résultats, où vous avez encaissé plusieurs défaites à la maison et décroché plusieurs victoires à l'extérieur ?
Je ne pense pas, parce que sur le dernier bloc de 3 matchs nous perdons le deuxième alors que nous sommes sensés être plus dans le rythme. Difficile à expliquer.
Paradoxalement à ce début de saison peu rythmé, vous attaquez une fin de saison particulièrement dense...
Ça va être compliqué ces 7 matchs, ça va être chaud ! Mais il faudra enchaîner, nous ne les avons pas joué avant donc il faut le faire maintenant. Ça va nous faire du bien, on va pouvoir bosser de semaine en semaine, même si ce sera dur pour les organismes nous sommes vraiment impatients. On va pouvoir faire de la vidéo, nous en faisons déjà mais s'il n'y a pas de match ce n'est pas pareil. Ce sera intéressant.
D'autant qu'il y a des choses à jouer sur cette fin de saison...
Ce sera un rush, même si nous avons pas mal de matchs perdus nous sommes encore dans le coup. Ça va être un sprint final : nous jouerons notre saison sur un mois et demi ! Nous pouvons aussi bien nous qualifier que finir tout en bas. Donc il faudra tout lâcher.
Ils sont tous de bons conseils, que ce soient Pablo (Uberti) qui est plus jeune ou Jean-Baptiste Dubié, ils ont tous les petits conseils qui font progresser et passer un palier supplémentaire à chaque entraînement.
Léonard Bouscasse
Quel est l'objectif ?
Si on pouvait se qualifier ce serait bien ! Mais la dernière fois que nous en avons parlé, nous avons pris 40 points à la maison, donc on n'en parle pas et on voit au jour le jour.
Quel a été ton parcours rugbystique ?
Je viens de Castillon-la-Bataille, j'ai fait presque 10 ans là-bas puis je suis arrivé ici en cadets. J'ai tout fait ici en suivant. Dans ma famille tout le monde faisait du rugby, j'ai commencé par le foot mais ce n'était pas glorieux, donc je me suis plutôt rangé vers le rugby (rires). J'ai essayé d'autres sports mais ce n'était pas assez bourrin pour moi !
Et scolaire ?
Je suis en internat depuis la 3e et je fais du sport tous les jours depuis la 3e donc je ne me voyais pas faire autre chose qu'une fac de sport. Si tout va bien je terminerai ma licence STAPS cette année, c'était naturel pour moi.
Tu as fait tes premiers entraînements avec le groupe professionnel cette saison. Comment cela s'est-il passé ?
C'est Fredo (Garcia, le directeur sportif du centre de formation) qui m'a appelé un lundi pour y aller le mardi. Je pensais que c'était pour dépanner une semaine, sauf qu'il y a eu des blessés à mon poste les week-ends qui ont suivi, après il y a eu les appelés en sélections... Au final j'y suis resté deux ou trois mois. C'était bien, ça m'a permis de progresser : tous les mecs sont très forts, on progresse deux fois plus vite. Ça comprend plus vite, ça va plus vite, c'est plus fluide, on progresse beaucoup plus. Ça s'est ressenti sur mes performances, je n'avais pas été très bon lors de mes premiers matchs et dès que j'ai basculé avec eux j'ai senti que j'avais plus de gaz, plus de qualités dans tous mes mouvements, j'étais vraiment plus à l'aise dans le jeu. J'ai vraiment senti un impact bénéfique. Ça faisait deux ans que je ne m'entraînais qu'avec les Espoirs. Là on prend conscience des choses, de l'exigence, de la marge de progression et des objectifs à atteindre.
Tu as été marqué par un joueur durant cette période ?
Pas un en particulier mais on est toujours admiratif de certains mecs, comme Rémi Lamerat. On n'a pas le même jeu mais on joue au même poste, il a une vingtaine de sélections en équipe de France, deux Boucliers... C'est intéressant d'apprendre avec des mecs comme ça, pour progresser il n'y a pas mieux ! Ils sont tous de bons conseils, que ce soient Pablo (Uberti) qui est plus jeune ou Jean-Baptiste Dubié, ils ont tous les petits conseils qui font progresser et passer un palier supplémentaire à chaque entraînement.
Merci Léo et bon match samedi !