Fabiola Forteza (Lionnes) : Que le maximum de supporters restent après le match pour nous soutenir !

Entretien avec la troisième ligne internationale canadienne des Lionnes Fabiola Forteza : ses débuts au rugby, son poste et la réception du Stade Toulousain en baisser de rideau de UBB - Gloucester ce samedi 21 janvier à 16h15 au Stade Chaban-Delmas. 

 
Crédit photo : Didou17.photos

 

Fabiola, tu es internationale canadienne et tu as vécu la Coupe du Monde, quel est ton meilleur souvenir jusqu'à présent ?
C’est certain que de se rendre à la Coupe du Monde c'est quelque chose de grand... c’était un de mes rêves. Il s’agissait d’un gros objectif qui a été accompli ! En plus durant la Coupe du Monde, l’équipe a su montrer la hauteur de notre jeu malgré le résultat final avec notre défaite contre la France en finale de bronze. Je reste très fière du parcours que nous avons effectué. Nous sommes la seule équipe du Top 4 et peut-être même du Top 10 à ne pas être "professionnelles", ça s’ajoute à cette expérience. J’ai aussi vécu de bons moments à Québec dans mon équipe à l’université, nous avons gagné le championnat canadien lors de ma dernière année universitaire c’était le comble !

Comment as-tu commencé le rugby ?
Avant, je jouais au football. J’en ai fait de mes 6 ans jusqu’à mes 19 ans. Puis j’ai commencé le rugby au secondaire. C'était un sport en option et j'ai voulu essayer. En plus, c’est le sport préféré de mon père qui est argentin. J’étais curieuse de me lancer et j’ai tout de suite eu un coup de cœur, je me suis directement sentie bien dans cette discipline. Quelques années plus tard, j’ai décidé de me consacrer totalement au rugby et je ne regrette pas !

A quel moment tu t’es vu basculer au niveau « professionnel » ?
Je ne suis pas tout à fait professionnelle, il n’y a pas de rugby professionnel au Canada. Aujourd’hui, j’ai de belles conditions avec le Stade Bordelais mais dire qu’on est professionnelles ce n’est pas tout à fait ça. Il s’agit de ma 3ème année ici avec les Lionnes.

 

Qu’est-ce qui t’a fait venir en France ?
C’est grâce à des contacts que je suis venue en France. Au Québec nous avons quelques coachs français qui avaient des contacts en France. Au moment de la pandémie en 2020, le rugby s’est arrêté au Canada pendant un certain temps. Moi, j’étais à la recherche de temps de jeu, je voulais jouer au maximum donc j’ai contacté des entraîneurs français. Le Stade Bordelais a été l'une de mes options et au final ça a été un très bon choix. Je suis partie avec une amie qui est toujours au club avec moi, Justine Pelletier qui elle aussi est québécoise. Nous nous sommes lancées dans cette aventure ensemble.

Tu es 3ème ligne, quel est l’aspect le plus important à ce poste pour toi ?
Je dirai qu’en 3ème ligne il faut être combatif et mettre beaucoup d’agressivité dans le jeu. Il s’agit d’un poste où l’on a un gros rôle en défense. Beaucoup de choses peuvent se passer sur un terrain, Il faut être également très résilient, se relever et être capable de repartir au combat, toujours dans l'action, avec ou sans ballon...

A quel moment as-tu su que ce poste serait le tien ?
Ce sont les entraîneurs qui m’ont dirigé vers ce poste de 3ème ligne. Au début, j’ai commencé le rugby avec les trois-quarts, je jouais plus au centre ou à l’arrière parce que je venais du football et donc j’avais un bon pied. Puis j’avais quand même certaines qualités athlétiques qui étaient bonnes pour le poste d'arrière. Au final, un jour, un de mes coachs m’a dit que je serai bien en 3ème ligne parce que j’étais agressive et que j’aimais plaquer. Donc depuis j’ai basculé à ce poste et je ne l’ai jamais quitté. Nous sommes tellement dans l’action qu’il n’y a aucun moment où l’on se demande ce que l’on va faire, on ne s’arrête jamais à ce poste !

Vous rencontrez Toulouse samedi, y aura-t-il un air de revanche sur la demi-finale de l’année dernière ?
On peut voir ça comme ça mais je pense que nous avons un groupe différent cette année aussi. On a vraiment basculé dans une nouvelle saison. Je vois plus ça comme un nouveau match, on sait comment le Stade Toulousain joue, elles ont beaucoup de forces mais il y a aussi des choses que nous allons pouvoir exploiter chez elles. J’ai hâte de jouer contre elles, elles viennent de gagner contre Montpellier et ça va être un match assez ardu... mais un bon match à jouer !

Y-a-t-il un secteur dans lequel Toulouse est particulièrement performant ?
Les Toulousaines sont très fortes à l’arrière, elles ont beaucoup de vitesse. Elles ont le sens du jeu, à nous d’être agressive en défense pour mettre de la pression. Si l’on y arrive c’est déjà quelque chose de bien !

Vous allez jouer à Chaban, est-ce-que ça change la dimension du match ?
Oui, c’est sûr que ça aide de jouer à la maison, on connaît le terrain, l’environnement, et nos familles seront près de nous pour nous encourager ! On espère aussi que le maximum de supporters restera après le match des garçons pour nous soutenir !