Un club amateur à l'honneur : les cadets du BEC

Retour du TOP 14 à Chaban pour ce dernier match de l'année 2024 ! Les cadets du BEC endosseront le rôle de ramasseurs de balles. En tribunes, leurs éducateurs et d'autres jeunes licenciés seront également présents, ainsi que de jeunes UBB Kids by McDonald's qui accompagneront les joueurs sur le terrain. C'est l'occasion rêvée pour vous les présenter !


Les cadets du BEC

Fiche d'identité du club :

SA DEVISE : "ÊTRE SÉRIEUX SANS SE PRENDRE AU SÉRIEUX"

Nom du club : Bordeaux Etudiants Club
Date de création du club : 1897
Ville de résidence du club : Bordeaux
Niveau de la catégorie sénior du club : Régional 1

Nombre de licenciés

Jeunes : 84
Seniors : 108
Féminines : 4

Bénévoles : 20

Une bouffée d’oxygène  

par Gérard Piffeteau

L’invitation d’UBB Cœur de rugby arrive à point nommé pour remettre du baume au cœur d’un club meurtri. Le président Eric Lanau nous parle avec sincérité de son combat, et d’une situation qui met la structure béciste en péril.

Le Bordeaux étudiant club est l’un des plus anciens clubs de Gironde. Où en est-il de son histoire, de son parcours ?
C’est le plus vieux club universitaire français créé en 1897, il y a 126 ans, Il s’agit d’un club omnisports et je préside la section rugby. Il y a 15 sections, 1700 licenciés et il est passé par le Bec quelques gloires du sport français. Si je parle rugby nous sommes actuellement en grande difficulté, nous ne cessons d’alerter notre environnement sur notre situation qui met le club en danger de mort si rien ne change. Il y a trois ans de cela nous avions un club house de 1500 m² avec un trinquet, une tribune, des vestiaires et un terrain d’honneur qui avait été mis à disposition par les collectivités pour le Bec.

On vous sent en colère mais pas résigné…
Nous étions en train de négocier un nouveau bail emphytéotique mais l’Université a jugé que les installations étaient trop vétustes et elle a fermé le club house. Et donc nous sommes devenus locataires de l’Université, nous payons les terrains 28 000 euros par an sur un budget de 100 000 € avec 18 000 € de subventions. Nous sommes le seul club en France à payer ses installations. On se retrouve dans un modèle économique locataire de l’Université, sur la commune de Pessac, et nous sommes un club bordelais. Tout le monde est bienveillant à notre égard mais personne ne peut rien pour nous.

Ce n’est donc pas une question d’effectif ?
Absolument pas. Nous avons 260 licenciés, 107 seniors en R1, 50 juniors, 40 cadets, toutes les équipes sont autonomes et on ne s’en sort pas parce que cela fait deux ans que nous n’avons plus de lieu de vie avec, en prime, des gens du voyage en permanence sur le campus qui souillent toutes nos infrastructures. Avec des caravanes qui bloquent notre entrée. Voilà notre quotidien. Le président de la FFR Florian Gril viendra en janvier et le président de la Ligue NA, Michel Macary est venu récemment nous apporter son soutien. Sa visite a été très appréciée.

Le club a toujours joué la carte de l’autonomie dans le paysage bordelais, refusant notamment de se joindre à la fusion Stade bordelais-Asptt, ce contexte peut-il durer ?
Ce qui est certain c’est qu’une fusion avec le Stade bordelais-Asptt ne se fera pas. Par principe je ne suis pas pour les fusions, a part l’UBB, parce que par exemple la fusion Lormont-Cenon a donné Lormont, deux pauvres n’ont jamais fait un riche. Notre conception du rugby amateur c’est de joueur au meilleur niveau possible en fonction de notre potentiel. L’histoire du Bec a été d’aller toujours le plus haut possible sans artifices. Au Bec nous sommes tous supporters de l’UBB mais en ce qui nous concerne nous pratiquons le rugby amateur avec ses valeurs.

Le Bec s’est longtemps caractérisé par son état d’esprit estudiantin et festif, parvenez-vous à maintenir cette tradition ?
Oui, nous avons pu respecter notre culture jusqu’ il y a deux ans mais sans club house tout est tombé à plat. Le lien social a été très perturbé. Après les matchs nous faisons les réceptions dans le hall d’entrée des vestiaires de l’athlétisme qui doit faire 20 m². Parfois sans lumière. Pas de réfrigérateur, pas d’électricité, tout est compliqué pour faire cette réception plus que modeste. J’en ai presque honte mais le rugby c’est accueillir. Et nous lavons les maillots à la maison.

Où en êtes-vous de votre politique de jeunes ?
Nous étions 80 enfants à l’école de rugby labellisée mais il y a eu un coup d’arrêt. Une centaine de gamins fréquentaient le centre de loisirs éducation par le sport du Bec, le matin ils faisaient du multisport et l’après-midi ils pratiquaient la discipline de leur choix. Ce programme nous emmenait 20 à 30 jeunes par saison. Sans club house, le centre de loisirs a fermé et nous sommes dans l’obligation de repartir à la recherche de nouveaux gamins.

Qu’attendez-vous personnellement de cet évènement qui va unir le Bec et l’UBB ?
Nous le vivons de façon très positive, d’autant que nous avons chez nous les enfants de Clément Maynadier que nous voyons souvent avec plaisir. Lucie Maynadier a même failli être éducatrice dans le club. Les supporters de l’UBB sont très nombreux au club. C’est la grande fête d’aller ensemble à Chaban, c’est la joie chez nos jeunes. Enfants, parents, tout le monde, s’organise pour bien vivre ce moment de communion. Notre quotidien est compliqué et chacun prend à cette occasion une bouffée d’oxygène.

Que peut-on vous souhaiter en cette période de vœux ?
L’avenir ne pourra pas être pire que ce que nous avons vécu cette année. Nous essayons de mobiliser, de repartir sur un projet que nous allons présenter à nos élus car je suis persuadé que les valeurs du Bec sont toujours d’actualité et qu’un passage au Bec reste marquant pour un joueur. Même s’ils ne disposent pas d’un club house pour organiser leurs soirées festives, il y a une très bonne ambiance. Ce sont des gamins passionnés de rugby, bien éduqués, je suis très heureux d’être à leurs côtés même si la gestion au quotidien est difficile. Nous travaillons pour des jours meilleurs.