Un club amateur à l'honneur : le Stade Bordelais Rugby
Ce dimanche soir au Matmut Atlantique, ce sont les cadets du Stade Bordelais qui auront l’occasion d’être les ramasseurs de balles du match. Leurs éducateurs et d’autres jeunes licenciés bordelais sont aussi conviés à assister au match.
La fiche d'identité du club
Nom du club : Stade Bordelais Rugby
Date de création du club : 1889
Ville de résidence du club : Bordeaux
Niveau de la catégorie sénior du club : Fédérale 3
Nombre de licenciés
École de rugby : 328
Jeunes : 219
Séniors : 96
Féminines : 160
Bénévoles : 57
Nombre de salariés : 4
Pour l'ensemble de son oeuvre
par Gérard Piffeteau
Dans sa « fabuleuse histoire du Rugby », Henri Garcia a joliment raconté comment notre discipline a débarqué en France en 1872 par le port du Havre, importée par de jeunes aristocrates britanniques. Et de quelle façon, en 1892, un championnat interclubs se déroula sur… inscriptions. Mais ils ne furent que deux candidats, le Racing Club de France et le Stade Français créés respectivement en 1882 et 1883, et la première finale fut remportée par le Racing. L’histoire était en marche et en octobre de la même année un certain Pierre de Coubertin signala avoir assisté à un match entre deux équipes du… Stade Bordelais. En suivant, le club girondin va devenir durant une décennie le porte drapeau des clubs provinciaux, le rival des plus fortes équipes de la capitale.
En 1899 sur le terrain actuel du Bouscat, le Stade Bordelais mettait fin à la suprématie du Stade Français (5-3). Onze années de règne, six titres, cinq finales perdues. Et c’est avec ce prestigieux Stade Bordelais que le CABBG s’est unie en 2006 pour donner naissance à un très bel enfant, l’Union Bordeaux Bègles.
L’ASPTT “offre“ ses séniors
Les Stadistes d’aujourd’hui sont probablement peu sensibles à l’héritage de leurs glorieux ancêtres. Le temps a fait son œuvre, mais près de 115 ans plus tard le ballon rebondit toujours du côté de Sainte-Germaine et l’activité des 860 licenciés provoque des vibrations jubilatoires que ressentent les coprésidents Simon Doursat et Benoît Kouane. Dès lors que les dirigeants n’imposent aucune pression de résultats, leur bonheur serait complet si la criarde insuffisance des infrastructures ne venait pas (un peu) gâcher leur plaisir.
Il a fallu stratégiquement et juridiquement une fusion avec l’ASPTT Bordeaux en 2013 pour que la catégorie seniors soit relancée. Actuellement, en Fédérale 3 le groupe de 22 ans de moyenne d’âge découvre les contraintes de cette compétition et affiche une ambition partagée avec le manager général Stéphane Gugnon : D’abord la qualification puis, à terme, accéder à la F1 pour devenir la deuxième équipe de l’UBB. Une sorte de laboratoire.
Des effectifs qui impressionnent, les exploits des Lionnes.
Cependant, quand le club expose les forces vives de son secteur jeunes dont Benjamin Ramond à la charge, ce sont les chiffres qui impressionnent. 113 éléments pour les trois équipes juniors, 111 pour les trois formations cadets engagées en National, R1 et R2. En vérité, le SBR est le seul club des divisions Fédérales à réaliser cette performance à laquelle on peut ajouter les qualifications en play-off depuis six ans des deux catégories. Nous sommes en droit de nous interroger sur la recette de cette réussite, Benjamin Ramond consent à nous révéler quelques ingrédients : « C’est le fruit de la qualité de la formation que nous proposons et des retombées du Pôle d’Excellence du Stade Bordelais que dirige Eric Merlet. Tous les jeunes qui en sortent ne sont pas assujettis aux frais de formation qui peuvent être bloquants. Notre objectif n’est pas de candidater en Crabos ou Alamercery mais depuis six ans, 30 de nos joueurs ont rejoint des clubs de l’Elite. »
Ce week-end, ce sont les cadets en jaune et noir qui vivront au plus près du méga évènement UBB versus Toulouse dans le rôle excitant de ramasseurs de balles. Mais ils ne seront pas les seuls du club à partager la pelouse du Matmut Atlantique. Les U12 auréolés de leur victoire en Espagne, au tournoi national de Barcelone, rêveront dans leur costume d’UBB Kids. Ils représenteront non sans fierté une école de rugby sensationnelle de 328 enfants qui a dû, la mort dans l’âme, refuser cette année 65 candidats. Là encore, Laurent Daublon responsable de la structure des U6 aux U14, privilégie le qualitatif par l’emploi d’une méthode qui consiste à définir des objectifs techniques – et non sportifs – par catégorie.
Et les filles me direz-vous ? On ne présente plus les Lionnes rugissantes, championnes de France, perles d’une section créée en 2006. Et on se réjouit de voir pointer chez les Cadettes les promesses d’un bel avenir.
Alors n’hésitons pas à saluer ce week-end le Stade Bordelais Rugby pour l’ensemble de son œuvre.