Ergysport et la nutrition des joueurs

Stéphane Delage, diététicien de l'UBB et de la gamme Ergysport du laboratoire français Nutergia, intervient à la demande de Christophe Urios sur la prise en charge nutritionnelle des joueurs. Il présente aujourd'hui la manière dont il a fait évoluer le service Restauration en collaboration avec les équipes du CEVA Campus pour optimiser la performance de l’équipe.

 

Un entretien en partenariat avec Ergysport,
la gamme de micro nutrition sportive du laboratoire français Nutergia.

Bonjour Stéphane, pourrais-tu nous parler de la restauration au CEVA ?
Le centre d’entraînement de l’UBB possède son propre service de restauration. Celui-ci accueille non seulement les joueurs et les membres du staff, mais également le personnel administratif et quelques invités. Un cuisinier y travaille à temps plein avec son assistante. Je pense qu’aujourd’hui tous les clubs professionnels possèdent ou devraient posséder une telle structure. C’est un outil indispensable afin de mieux adapter l’alimentation des joueurs.

Tu collabores avec le cuisiner ?
En effet, quand je suis arrivé au CEVA Campus pour la première fois au mois de mai 2019, j’ai rapidement fait la connaissance du cuisinier. Il était important d’échanger avec lui sur les habitudes du restaurant et des divers plats cuisinés proposés aux joueurs.

Je peux proposer une partition diététique, mais le cuisinier reste maître des fourneaux et des techniques culinaires.
Stéphane Delage, diététicien de l'UBB

Justement, as-tu souhaité apporter rapidement des modifications à la prestation diététique ?
Effectivement, mais je tiens à préciser que je ne souhaitais pas réaliser ces changements sans le consentement du cuisinier. Car c’est bien lui le chef d’orchestre et le « chatouilleur des papilles ». Moi je peux proposer une partition diététique, mais il reste maître des fourneaux et des techniques culinaires.

Quels ont été les principaux changements ?
J’ai dit plusieurs fois à Christophe Urios que je préférais innover plutôt que copier. Je suis issu de sports d’endurance (natation, triathlon) et dans ces disciplines l’alimentation est souvent très différente de celle des rugbymen. J’ai donc imaginé des changements en tenant compte de mes expériences au Stade Rochelais et au Castres Olympique, et de mes connaissances en diététique et micronutrition des sports d’endurance. Des mets nouveaux ont été proposés (plats et desserts à la patate douce, préparations et entremets avec crèmes et laits végétaux, oléagineux et graines en libre-service, pain au levain, petit épeautre, quinoa, sarrasin, céréales complètes et semi-complètes…). En parallèle, j’ai souhaité une éviction du sucre et des produits sucrés, du lait animal en cuisine, une consommation modérée de fromage, une révision des repas d’avant et d’après matchs, une adaptation du déjeuner et de la collation servis durant la « grosse » journée d’entraînement.

Selon toi, ces changements ont-ils eu un impact sur la performance, la récupération, le nombre de blessures et sur le poids des joueurs ?
En 2019, il y avait en effet moins de blessures qu’en 2018 jusqu’à ce que la crise sanitaire intervienne. Mais je pense sincèrement que la diététique n’est pas suffisante à elle seule pour réduire le nombre de blessures. Elle s’inscrit dans un ensemble de paramètres et d’actions initiées à la fois par le staff sportif, l’équipe médicale et les joueurs du groupe. En revanche, une adaptation des apports couplée à une suppression de certains aliments trop riches permet sans doute un meilleur contrôle du poids de ces derniers et une optimisation de leur récupération. Quant aux résultats, une alimentation idoine n’a jamais garanti le succès. En revanche, elle peut limiter le risque de contre-performance.

Comment ces changements ont-ils été acceptés par les joueurs ?
Je ne sais pas trop. Aucun joueur n’est venu se plaindre ! (rires) Je pense donc que globalement cela leur convient. Je crois surtout qu’il faut remercier et rendre hommage au cuisinier qui a justement accepté d’incorporer des ingrédients nouveaux et qui parvient toujours à élaborer des plats très savoureux. Certes, il y a encore des choses que nous pouvons améliorer mais prudence : de petites évolutions positives valent mieux qu’une révolution trop brutale et au final, totalement stérile.

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