D. TRAILLE "On commet beaucoup trop de fautes !"
Bonjour Damien, tu fais partie des joueurs fidèles à une région, tu as débuté à la Section Paloise, puis tu as joué à Biarritz dix ans, et te voici de retour à Pau. J'imagine que la décision de revenir à la Section n'a pas été difficile à prendre.
Non, c'est sûr que l'opportunité de finir ma carrière dans le club qui m'a permis de découvrir le rugby de haut niveau m'a bien sûr enchanté. Pour moi ce retour à Pau était une évidence, même si la décision n'a pas été si facile à prendre. C'était une période délicate avec la descente de Biarritz, la question d'arrêter ma carrière s’est posée. Mais le fait d'être contacté par des clubs de TOP 14 m'a donné envie de continuer et de ne pas m'arrêter sur une déception. La Section Paloise s’est rapprochée de moi, et mon attachement pour le club et la région ont fait le reste. Après, j'ai découvert la PRO D2, j'ai apporté mon expérience au club pour essayer de gravir la marche supplémentaire qui lui manquait pour retrouver l'élite. Maintenant, le plus difficile reste à venir car il faut s’y maintenir.
Tu as joué principalement 10 et 15, tu es polyvalent. Le fait de jouer à des postes différents n'entraîne-t-il pas une perte de repères et donc d'efficacité ? Toi qui es polyvalent, si tu étais entraineur ou sélectionneur, tu prendrais des joueurs monopostes ou polyvalents ?
Bonne question… Tout au long de ma carrière j’ai eu la chance de pouvoir jouer à plusieurs postes. Généralement on dit que le polyvalent est celui qui joue le moins parce qu'il peut dépanner. Moi j'ai eu la chance, que ce soit en club ou même en sélection, de pouvoir jouer différents postes et très souvent. En termes de repères et d'automatismes je n'ai jamais eu de problème d'adaptation. Maintenant, ce n'est pas à 36 ans que je vais essayer de me fixer à un poste, j'essaye de rendre service à mon club.
Comment juges-tu le parcours de Pau en TOP 14 après les huit premiers matchs ?
En dents de scie. Sachant qu'on encaisse beaucoup de points. C'est le gros point noir, avec notre discipline qui est catastrophique. On commet beaucoup trop de fautes, on prend des cartons. On sait très bien que déjà jouer à égalité numérique c'est très difficile face à de grandes équipes, et quand on se retrouve à quatorze, voire à treize, c'est encore plus compliqué ! On savait qu'il y avait un fossé entre la PRO D2 et le TOP 14, on travaille pour le combler. On n'a peut-être pas la qualité de certaines équipes, mais on joue avec des valeurs et on travaille dur pour y arriver. On a de l'ambition, mais cette ambition, il faut qu'elle soit positive pour permettre au club de grandir.
Les arrivées de Conrad Smith et Colin Slade vont-elles vous donner un coup de fouet ?
Idéalement je pense ! Ces All Black et champion du monde vont apporter un peu plus d'expérience au sein de l'effectif, ça va demander à tout le monde d'élever son niveau de jeu pour prétendre jouer avec eux, et donc apporter plus au club.
Quel est ton avis sur le sempiternel débat au sujet des étrangers dans notre championnat ?
C’est en effet l'éternel débat, ce n'est pas à moi d'y répondre. Notre championnat est très attractif, il est aussi très suivi, grâce entre autre à la qualité des joueurs étrangers qui le composent. Quand on voit aujourd'hui la qualité des joueurs étrangers qui arrivent en TOP 14, des champions du monde, des australiens, des sud-africains… Bien sûr ça a un côté dommageable pour la formation et pour la sélection. Mais pour ça il y a des dirigeants qui sont en place et qui travaillent je l'espère pour que l'Equipe de France redevienne un symbole fort du rugby français.
Samedi vous venez jouer à Chaban-Delmas contre l'Union Bordeaux Bègles, comment vois-tu ce match ?
Compliqué ! Comme tous les matchs du TOP 14 j'ai envie de dire. Ce TOP 14 est de plus en plus dur par rapport aux joueurs qui y jouent. L'équipe de Bordeaux côtoie depuis quelques années le haut du classement et produit du jeu avec une bonne alternance avants / trois-quarts. C’est une équipe qui a été capable de faire un résultat assez conséquent à Clermont qui dominait le TOP 14 depuis le début, l’ASM a d’ailleurs échappé de peu à la défaite.
Pour nous, après la parenthèse européenne, on va à Bordeaux avec l'envie de retrouver le championnat et beaucoup de sérieux.
Merci Damien de m'avoir très bien accueilli et bon match samedi.
Jacques